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Un vent d’Europe en Slovaquie … ?
Vous avez du mal à placer la Slovaquie sur une carte d’Europe ? Vous n’êtes pas les seuls ! Régulièrement confondue avec la Slovénie, la Slovaquie ne reçoit souvent pas suffisamment d’attention et souffre d’un manque de connaissance parmi les Européens. Il pourrait donc être bénéfique d’examiner de plus près la Slovaquie et ses relations avec l’UE.
Le référendum d’adhésion à l’Union européenne en 2003 a montré l’euro enthousiasme en Slovaquie . 52,15% des Slovaques ont participé au référendum dont 92,46% s’est prononcé en faveur de l’adhésion. Ce référendum a été suivi par l’entrée dans l’UE en 2004, dans l’espace Schengen en 2007 et l’adoption de l’euro en 2009. La raison de cette adhésion tardive, malgré les progrès économiques du pays, était liée à l’instabilité politique et l’insuffisance démocratique, l’une des valeurs fondamentales de l’UE. Aujourd’hui la Slovaquie est représentée par 13 députés au Parlement européen (même si au dernières élections européennes, les Slovaques sont peu nombreux à s’être mobilisés…). Le pays bénéficie également énormément des fonds structurels de l’UE.
En 2018, l’assassinat du journaliste Ján Kuciak, qui enquêtait sur les liens entre le pouvoir slovaque et la mafia calabraise, a attiré l’attention internationale sur le pays. Plus de 100 000 personnes ont manifesté dans les rues pour exiger une « Slovaquie décente ». Les liens entre le commanditaire du meurtre et Smer, le parti centre gauche, ont été découverts. Cela a entraîné la démission du premier ministre Smer de l’époque.
Avec l’élection présidentielle et une nouvelle figure à la tête de la Slovaquie, le vent pourrait tourner et diriger le pays dans une direction plus libérale et progressiste. La nouvelle présidente, Zuzana Caputová, élue avec 58,4% des voix, s’est engagée dans la lutte contre la corruption. Elle appartient au parti social-libéral « Slovaquie progressiste » (PS), un parti qu’elle a cofondé. Ainsi, elle a gagné le second tour contre son concurrent, l’actuel Vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic, candidat du Smer.
Dans la presse, Mme Caputová a été célébrée comme une alternative à la tendance populiste dans l’UE. En tant que présidente pro-européenne, elle défend les valeurs progressistes, y compris le renforcement des droits des homosexuels et l’accès libre à l’IVG. Elle s’est également consacrée à la question de la protection du climat. Les pouvoirs de la nouvelle présidente sont quand-même limités. En dehors de son droit de veto qui pouvait l’aider dans sa lutte contre la corruption, ses compétences restent plutôt représentatives.
Toutefois, il faudra attendre les élections législatives du pays de 2020 avant de pouvoir parler d’une véritable réorientation de la Slovaquie.
Rédacteur : CRIJ - Angela L.
Date création : 11/04/2019
Mots clés : Election présidentielle, Slovaquie, Union européenne