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L'Union européenne déclarée "zone de liberté" pour les personnes LGBT
Le 11 mars, le Parlement a adopté une résolution proclamant l’Union européenne « zone de liberté » pour les personnes LGBT. Cette décision est une réponse aux « zones libres de l’idéologie LGBTIQ » [personnes homosexuelles, bisexuelles, trans, intersexes ou queer] mises en place en Pologne. Les députés européens se sont prononcé à 492 voix pour, 141 voix contre pour 46 abstentions.
L’objectif de cette résolution est d’envoyer un « message simple et fort », d’après l’eurodéputé français Pierre Karleskind (Renew Europe), à l’origine de la proposition. Il vient repousser symboliquement les discours et mesures liberticides à l’encontre des personnes LGBT des gouvernements européens d’extrême droite, notamment hongrois et polonais.
La Commission européenne a également apporté son soutien à cette initiative, comme le montre le tweet d’Ursula von der Leyen :
Being yourself is not an ideology. It’s your identity. No one can ever take it away.
🇪🇺🏳️🌈The EU is your home.
The EU is a #LGBTIQFreedomZone pic.twitter.com/Kt3m6W6TL2— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) March 10, 2021
La déclaration est une réponse à plus de 100 « zones libres de l’idéologie LGBTIQ » en Pologne
Depuis mars 2019, plus de 100 régions, comtés et municipalités en Pologne ont adopté des résolutions se déclarant libres de « l’idéologie » LGBTIQ. Selon ces résolutions, les gouvernements locaux devraient s’abstenir de prendre des actions qui encourageraient la tolérance envers les personnes LGBTIQ et supprimer toute aide financière aux organisations promouvant la non-discrimination et l’égalité.
La communauté LGBTIQ subit en Pologne des discours de haine de plus en plus nombreux de la part des autorités publiques, des représentants élus (dont le Président actuel) et des médias pro-gouvernementaux. Elle déplore également les arrestations de militants pour les droits LGBTIQ ainsi que les attaques et interdictions visant les Marches des fiertés.
De plus, la résolution du Parlement mentionne la détérioration de la situation en Hongrie. En novembre 2020, la ville hongroise de Nagykáta a adopté une résolution interdisant « la dissémination et la promotion de la propagande LGBT ». Un mois plus tard, le parlement hongrois a adopté des amendements constitutionnels. Ceux-ci limitent davantage les droits des personnes LGBT, ne prennent pas en compte l’existence des personnes transgenres et non binaires, et restreignent leur droit à une vie de famille.
La Commission devrait utiliser tous les outils à sa disposition pour lutter contre les violations des droits fondamentaux des personnes LGBTI.
La proposition de résolution appelle la Commission à “utiliser tous les outils à sa disposition pour lutter contre les violations des droits fondamentaux” des personnes LGBT. Elle cite notamment les procédures d’infraction, les dispositions conditionnant le versement des fonds européens au respect de l’Etat de droit, ou encore la procédure de l’article 7. La Commission avait part exemple déjà rejeté les demandes de financement européen dans le cadre du programme de jumelage de six villes polonaises qui s’étaient proclamées «sans LGBT».
Clément Beaune invité à ne pas se rendre dans les « zones libres de l’idéologie LGBTIQ » polonaises
Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes de la France Clément Beaune a été empêché par les autorités polonaises d’aller à Krasnik, une des communes déclarées comme « zone libre de l’idéologie LGBT ». Clément Beaune, qui a fait son « coming out » en décembre, avait annoncé sa visite dans l’une de ces zones dès le lendemain de sa prise de fonction en juillet dernier. Il déclare au micro de France Inter : « Ce n’était pas une interdiction physique, mais une pression politique. Le sujet n’est pas que j’y sois allé ou pas, le sujet, c’est que ça existe. »
Rédacteur : CRIJ/EUROPE DIRECT
Date création : 15/03/2021