L'UE prépare la réponse économique de l'après pandémie

L'UE prépare la réponse économique de l'après pandémie

Après les mesures d’urgence adoptées pour contrer la pandémie Covid-19, l’Union européenne est à la recherche d’une réponse globale face à la crise économique qui s’annonce.

Suite au demi échec du Conseil européen du 26 mars dernier, les chefs d’États et de gouvernement des 27 ont donc donné pour mission à l’Eurogroupe (les ministres des Finances de la zone euro élargie) de proposer des réponses concrètes dans les 15 jours. L’enjeu est de préparer le redémarrage économique de l’Europe après la crise sanitaire sans laisser de pays de côté. Sur ce constat, les 27 sont d’accords, mais ils divergent sur les solutions et les mécanismes financiers à adopter.

Une nette fracture est apparue au sein  de l’Union

En effet, à l’occasion de ce conseil, une nette fracture est apparue au sein  de l’Union. Les pays du nord (l’Allemagne,l’ Autriche, la Finlande et les Pays-Bas) pour qui l’UE a déjà beaucoup fait en acceptant que l’orthodoxie budgétaire soit mise entre parenthèses, en opposition avec les pays du sud (parmi lesquels la France, l’Italie et l’Espagne). Eux, souhaitant aller plus loin, et proposant une mutualisation de la dette des pays membres via l’émission de « coronabonds ».

Les propositions de l’Eurogroupe

Après de longues heures de négociations, l’Eurogroupe à présenté le 9 avril dernier son plan. Les Européens se sont finalement entendus pour consacrer jusqu’à 540 milliards d’euros à ce vaste plan de sauvetage économique. Un plan qui comporte trois volets :

  • Volet 1 (pour les entreprises) : il est consensuel et passera par la Banque européenne d’investissement (BEI). Grâce à des garanties de 25 milliards d’euros, la BEI pourra accorder jusqu’à 200 milliards de nouveaux prêts aux entreprises.
  • Volet 2 (pour les États) : il vise en effet à permettre aux États de faire face aux dépenses liées à la pandémie. C’est ici le MES (Mécanisme européen de stabilité) qui va mettre à disposition des gouvernements 240 milliards d’euros de crédits à bas coût. Le texte final pose une seule condition pour le recours au MES : l’utilisation de l’argent débloqué « pour soutenir les systèmes de santé en lien avec la crise du Covid-19». Le Mécanisme européen de stabilité dispose de plusieurs outils. Il peut, à des taux d’intérêts plus faibles que sur le marché, accorder des prêts à un État en difficulté, acheter des obligations des États membres bénéficiaires ou fournir des prêts. Il peut également, en cas de risque d’endettement trop important, octroyer une assistance financière à titre de précaution. Le MES avait été mis en place en 2012 pour soutenir les États les plus touchés par la crise financière.
  • Volet 3 (pour les travailleurs) : c’est ici, jusque 100 milliards d’euros qui pourront être mobilités, via le nouvel instrument financier de la Commission européenne, SURE (« support to mitigate unemployment risks in emergency » ou, en français, « soutien pour atténuer les risques de chômage en cas d’urgence ». Ce dernier volet, n’est toutefois qu’en partie déterminé.

Pour aller plus loin :

Rédacteur : CRIJ/EUROPE DIRECT
Date création : 20/04/2020
Mots clés : coronavirus, eurogroupe